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Dérèglement climatique et construction : comment adapter les bâtiments au Maroc ?

ven 19/12/2025 - 09:10

Un défi climatique concret au niveau du bâti

Le Maroc subit déjà les effets du dérèglement climatique : des vagues de chaleur record, atteignant 48 °C dans certaines régions en 2025, s’ajoutent à des sécheresses, à des inondations et à une intensification des aléas naturels. Selon la Banque mondiale, les risques naturels – inondations, séismes, tsunamis et sécheresses – coûtent en moyenne 800 millions de dollars par an au pays. L’urbanisation rapide et la vétusté d’une partie du parc bâti augmentent la vulnérabilité des villes marocaines à ces risques. Face à ce constat, adapter les bâtiments au climat n’est plus une option ; c’est un impératif pour protéger les usagers et assurer la continuité des activités.

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Un cadre réglementaire en évolution

Les pouvoirs publics marocains ont posé les bases d’un cadre réglementaire pour améliorer la performance énergétique et la résilience du secteur du bâtiment.

En vigueur depuis 2015, il impose des seuils d’isolation pour les toitures, façades et vitrages. Les architectes et urbanistes rappellent toutefois que son application reste partielle, notamment en dehors des marchés publics. Un renforcement des contrôles lors de l’instruction des permis et des chantiers est nécessaire.

ce décret complète le RTC en réduisant les besoins de chauffage et de climatisation pour les bâtiments résidentiels et tertiaires neufs. Il fixe les coefficients de transmission thermique maximaux pour les parois et exige un dossier de performance thermique lors du dépôt de permis de construire.

L’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE) pilote une étude qui intègre 15 années de données climatiques afin d’actualiser les degrés‑jours de chauffage et de refroidissement. Cette révision permettra d’adapter les exigences thermiques des bâtiments aux spécificités régionales et de proposer des simulations sur différents types d’ouvrages (logements, hôtels, écoles, hôpitaux, administrations).

Dans le cadre de l’accord de Paris, le Maroc s’est fixé des objectifs de réduction d’émissions et prévoit que le secteur du bâtiment contribue à réduire 6 millions de tonnes de CO₂ d’ici 2030 grâce à neuf projets d’efficacité énergétique.

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Efficacité énergétique et énergies renouvelables

La performance énergétique est au cœur de l’adaptation. Le bâtiment est l’un des plus gros consommateurs d’énergie au Maroc, représentant 33,6 % de la consommation totale. Pour réduire cet impact :

Mise en œuvre de dispositifs d’isolation performants, de vitrages à faible émissivité, et optimisation des systèmes de climatisation et de chauffage. La future révision du zonage climatique fournira des exigences différenciées selon les régions.

Intégrer des panneaux photovoltaïques pour l’autoconsommation et des systèmes solaires thermiques pour l’eau chaude sanitaire. Des complexes hospitaliers comme le Complexe hospitalo-universitaire international Mohammed VI de Rabat utilisent déjà 8 800 m² de panneaux photovoltaïques pour réduire leur empreinte carbone.

Récupération des eaux pluviales, systèmes d’irrigation économe pour les espaces verts et réduction des consommations dans les sanitaires contribuent à la résilience face aux sécheresses.

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Des stratégies d’adaptation pour les bâtiments

Tirer parti des techniques vernaculaires et de l’innovation

L’architecture traditionnelle marocaine a été pensée pour optimiser le confort thermique : des murs épais, des patios intérieurs et des ruelles ombragées favorisaient la ventilation naturelle et l’inertie thermique. La généralisation de modèles standardisés et importés a souvent abouti à des bâtiments mal adaptés au climat local. Pour y remédier, plusieurs pistes se dessinent :

Privilégier l’orientation nord‑sud, minimiser les surfaces vitrées exposées à l’ouest, renforcer l’isolation par l’extérieur et utiliser des matériaux à forte inertie (terre crue stabilisée, pierre, béton allégé biosourcé). La laine de bois, le liège et les brise‑soleil orientables sont des solutions efficaces pour réduire la chaleur.

concevoir des volumes traversants, installer des plafonds ventilés, des rideaux thermiques, et favoriser l’utilisation de matériaux naturels comme le rotin ou la terre cuite pour améliorer le confort intérieur.

intégrer des toitures et façades végétalisées, des patios arborés, et des espaces verts pour limiter les îlots de chaleur. La végétation abaisse la température ambiante et filtre les particules polluantes. Des projets comme Casa Anfa à Casablanca illustrent cette approche, où les espaces verts structurent le confort climatique.

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Réduire la vulnérabilité aux aléas

Les bâtiments doivent aussi être conçus pour résister aux aléas naturels exacerbés par le changement climatique : inondations, glissements de terrain, vents violents et séismes. Des diagnostics de vulnérabilité, réalisés par des spécialistes, croisent les aléas probables avec les caractéristiques techniques d’un site pour déterminer les mesures d’adaptation – hauteur de soubassement, choix de matériaux, systèmes de drainage, etc. – et évaluer les coûts de l’inaction en termes de réparations et de pertes d’exploitation. Une fois ces diagnostics établis, l’intervention d’un bureau de contrôle technique comme SOCOTEC Maroc est cruciale : il vérifie que les prescriptions sont intégrées dans les plans d’exécution et que leur mise en œuvre sur chantier respecte les règles de l’art. En intégrant ces démarches dès la conception, les bâtiments sont mieux armés pour résister aux chocs et assurer la continuité d’usage.

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Le rôle du contrôle technique et des acteurs du secteur

Contribuer à construire des bâtiments plus sûrs et résilients.

Une réglementation ambitieuse ne suffit pas sans contrôles rigoureux. Les réglementations en matière de bâti sont considérées comme l’un des moyens les plus rentables pour réduire les risques liés à l’aménagement et à la construction : chaque dollar investi dans des mesures d’atténuation peut permettre d’économiser jusqu’à 13 dollars. Afin de garantir que ces normes soient appliquées et que les stratégies d’adaptation se traduisent en pratique, l’intervention d’un bureau de contrôle technique est essentielle. Ses missions vont de la vérification des études thermiques et du dimensionnement des parois à la surveillance des matériaux et de leur mise en œuvre, en passant par les audits énergétiques et le suivi de l’exploitation.

SOCOTEC Maroc s’inscrit pleinement dans cette démarche. Nos équipes accompagnent les maîtres d’ouvrage et les concepteurs en amont des projets pour intégrer les exigences d’adaptation et d’efficacité énergétique, puis réalisent des inspections régulières pour s’assurer que les chantiers respectent les normes. À travers ces interventions, nous contribuons à construire des bâtiments plus sûrs et plus résilients, tout en améliorant le confort et la performance énergétique des utilisateurs.

Notre service de contrôle technique
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Une réglementation ambitieuse ne suffit pas sans contrôles rigoureux. Les réglementations en matière de bâti sont considérées comme l’un des moyens les plus rentables pour réduire les risques liés à l’aménagement et à la construction : chaque dollar investi dans des mesures d’atténuation peut permettre d’économiser jusqu’à 13 dollars. Afin de garantir que ces normes soient appliquées et que les stratégies d’adaptation se traduisent en pratique, l’intervention d’un bureau de contrôle technique est essentielle. Ses missions vont de la vérification des études thermiques et du dimensionnement des parois à la surveillance des matériaux et de leur mise en œuvre, en passant par les audits énergétiques et le suivi de l’exploitation.

SOCOTEC Maroc s’inscrit pleinement dans cette démarche. Nos équipes accompagnent les maîtres d’ouvrage et les concepteurs en amont des projets pour intégrer les exigences d’adaptation et d’efficacité énergétique, puis réalisent des inspections régulières pour s’assurer que les chantiers respectent les normes. À travers ces interventions, nous contribuons à construire des bâtiments plus sûrs et plus résilients, tout en améliorant le confort et la performance énergétique des utilisateurs.

Conclusion

Le dérèglement climatique est une réalité à laquelle le Maroc doit adapter son parc bâti. Les vagues de chaleur, les sécheresses et les risques naturels rappellent l’urgence de repenser la conception, la construction et l’exploitation des bâtiments. Un cadre réglementaire existe – RTC, RGC‑PE, révision du zonage climatique, objectifs de la CDN – mais sa pleine application nécessite un contrôle renforcé et une mobilisation de tous les acteurs. En misant sur des solutions adaptées au climat local (orientation, isolation, ventilation, végétalisation), en combinant efficacité énergétique et énergies renouvelables, et en intégrant les risques dès la conception, le Maroc peut construire des bâtiments capables de résister aux chocs climatiques tout en offrant des espaces de vie durables et confortables.

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